Endométriose : quand le sexisme s'immisce dans le corps des femmes

Une maladie de femmes longtemps négligée. Des douleurs sans cesse minimisées. Un impact sur la vie des femmes nié. Si les femmes luttent contre une maladie, elles luttent aussi contre un système.

Endométriose : quand le sexisme s'immisce dans le corps des femmes

L’endométriose tisse son voile de souffrance dans le silence assourdissant du sexisme. Douleurs pelviennes intenses, fatigue chronique, infertilité : ses symptômes, pourtant bien réels, se heurtent à l'indifférence et à la méconnaissance, victimes collatérales d'un système où la santé des femmes semble reléguée au second plan.

Errances médicales et diagnostic tardif : les stigmates d'une maladie négligée

Les femmes atteintes d'endométriose endurent un parcours semé d'embûches. Errances médicales, diagnostic tardif, minimisation de leurs souffrances : elles se battent contre une maladie invisible, incomprise, souvent bafouée par un système médical qui tarde à les reconnaître. Des années de consultations infructueuses, de traitements inefficaces, de douleurs tues en silence : la quête d'un diagnostic et d'une prise en charge adéquate se transforme en un calvaire interminable.

Cessons de faire culpabiliser celles et ceux qui ont une maladie... et prenons nos responsabilités.

Le sexisme, terreau fertile pour l'injustice médicale

Le manque de considération accordé à l'endométriose n'est pas anodin. Il s'inscrit dans un contexte plus large de sexisme dans le domaine de la santé. Les maladies spécifiquement féminines, souvent moins visibles et moins médiatisées que les pathologies masculines, souffrent d'un manque flagrant d'investissement et de recherche. Les budgets alloués, les formations des professionnels de santé, la reconnaissance institutionnelle : tout semble insuffisant face à l'ampleur du problème.

Mona Chollet définit très bien ce système dans le texte Sorcières... Le corps de la femme étant peu respecté et exposé pour mieux le contrôler.

Briser le silence, exiger l'égalité

Il est temps de briser le silence et d'exiger l'égalité dans le domaine de la santé. L'endométriose n'est pas une maladie imaginaire, ni une simple "gêne féminine". C'est une réalité qui affecte la vie de millions de femmes, et qui exige une attention et des ressources à la hauteur de son impact.

Investir dans la recherche, former les professionnels, sensibiliser le public : autant de mesures nécessaires pour sortir l'endométriose de l'ombre du sexisme et lui donner la place qu'elle mérite dans le domaine de la santé publique. Reconnaître la souffrance des femmes, c'est reconnaître leur humanité. C'est leur donner le droit à une vie digne, sans douleur, sans errance médicale, sans discrimination.