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Messieurs, encore un effort... d'Élisabeth Badinter : une analyse sur la crise de la natalité et de la maternité

  • Photo du rédacteur: Marion Marten-Pérolin
    Marion Marten-Pérolin
  • 19 juil. 2024
  • 3 min de lecture

Messieurs, encore un effort... d'Élisabeth Badinter propose une explication sur une forme de rejet de la maternité chez certaines femmes à l'échelle nationale, mais aussi mondiale. Voici des explications sur cet essai féministe.


Messieurs, encore un effort... d'Élisabeth Badinter : une analyse sur la crise de la natalité et de la maternité
Messieurs, encore un effort... d'Élisabeth Badinter : une analyse sur la crise de la natalité et de la maternité

Dans son essai percutant, "Messieurs, encore un effort...", Élisabeth Badinter pose un diagnostic sur la crise de la natalité et de la maternité qui frappe nos sociétés. Le constat est sans appel, il faut changer les mentalités pour que les femmes renouent avec l'envie d'avoir des enfants. Pour l'heure, elles se galèrent beaucoup trop pour avoir envie de prendre cette responsabilité, qu'elles finissent parfois par porter seules... avec peu d'aides.


Ce texte est un cri d'alarme qui souligne la nécessité d'une implication masculine plus profonde dans la sphère domestique et parentale. On a beau lire des essais et citer des statistiques, les rôles assignés par le patriarcat restent tenaces...




Pourquoi lire "Messieurs, encore un effort..."


L'autrice, qui a déjà interroger le sujet de la maternité pour la femme à la lumière du travail de Simone de Beauvoir, met en lumière les statistiques accablantes qui illustrent le désengagement des femmes face à la maternité et de facto celui de certains pères qui alourdissent le quotidien... Elle dénonce la charge mentale et émotionnelle disproportionnée qui leur incombe, les laissant épuisées et face à un sentiment d'injustice grandissant. Une crise de la féminité, une crise du couple.


Ce n'est pas qu'une simple question de choix individuel, la crise de la maternité est, selon Elisabeth Badinter, le symptôme d'une société patriarcale qui peine encore à évoluer. Le combat féministe ne semble pas terminé. Les inégalités au sein des foyers restent trop nombreuses et découragent les femmes. Les femmes se heurtent à un plafond de verre invisible au sein de leur foyer, avec des hommes qu'elles aiment. Les séparations après un premier enfant sont élevées et cela laisse planer des risques sur la santé mentale et physique des enfants.


Sans parler du fait que l'Etat a dû créer une institution pour aider les mères à percevoir la pension alimentaire pour les enfants, l'Aripa, parce que des pères, comme le mien, pratiquent de la violence économique et ne paient pas en temps et en heure, voire pas du tout l'allocation pour prendre soin de leurs enfants qu'ils confondent souvent avec la prestation compensatoire dans les divorces qui est une prestation pour les épouses dont le niveau de vie décline après la séparation. Et ça, c'est encore un autre sujet... Lisez Titiou Lecoq, Héloïse Bolle pour mieux comprendre ces questions d'argent qui peuvent faire voler le couple et l'amour en éclat.


Cet essai est un véritable électrochoc (comme d'autres sur le sujet) qui nous pousse à repenser nos modèles familiaux et sociétaux. Il nous faut construire un avenir où la maternité n'est plus synonyme de sacrifice et d'épuisement, mais d'épanouissement et de partage.


Mon avis sur Messieurs, encore un effort...


Cet essai se lit très vite, donc je vous conseille sa lecture pour vous faire un avis, surtout avant de vous énerver sur le propos. Car il ne faut pas généraliser et on sait que certains pères (MAIS CE N'EST PAS LA MAJORITÉ ET C'EST LÀ LE PROBLÈME) s'engagent aussi dans la parentalité avec amour et acceptent leurs responsabilités dignement. Les femmes ne veulent plus être les éternelles perdantes. Donc elles repoussent ou évitent le moment d'avoir un enfant.


J'ai trouvé cette lecture fluide et importante, car je vois de nombreuses mères au bord des larmes, impuissantes... qui perdent sur tous les plans : boulot, finances, santé...


L'autrice fustige l'insuffisance des politiques natalistes qui semblent oublier l'origine du problème au fond : la répartition inéquitable des tâches domestiques et parentales et le rapport des entreprises à la maternité.. Elle appelle à une véritable révolution des mentalités, où les hommes assumeraient pleinement leur part de responsabilité dans l'éducation des enfants et la gestion du quotidien. Que 100% d'entre eux prennent par exemple leur congé paternité dans son intégralité... car on en est loin. Et s'il est passé de 14 à 28 jours, ce n'est pas encore suffisant pour accueillir un enfant !


Notez que SEULEMENT 7 JOURS SONT OBLIGATOIRES !!!!!!!!!! WTF


"Messieurs, encore un effort..." n'est pas un pamphlet anti-hommes, mais plutôt un plaidoyer pour une société plus juste et plus égalitaire. Ici on invite les hommes à se défaire de leurs vieux schémas (ceux qu'on a vu aussi quand on était enfants) et à s'investir aux côtés de leurs compagnes dans la construction d'un modèle parental plus respectueux du bien-être de tous.


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