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Quitter Paris pour une meilleure vie

  • Photo du rédacteur: Marion Marten-Pérolin
    Marion Marten-Pérolin
  • 14 juil. 2023
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 janv. 2024

Parce que les prix immobiliers sont inabordables à Paris et que la tension actuelle qui pèse sur le secteur du crédit (et plus largement sur la consommation) rendent un achat ou une location parfois impossibles : il peut être bon de quitter la région.

Quitter Paris pour une meilleure vie
Quitter Paris pour une meilleure vie

Avoir un toit sur la tête est un besoin essentiel. Comme dormir et manger. Qu'il s'agisse d'un logement décent est même encadré par la loi dans le cadre d'une location. Et à l'heure de la traque aux passoires thermiques et du réchauffement climatique, ne pas avoir trop chaud ou trop froid n'est plus un luxe : c'est une nécessité. Dans ce contexte, il s'agit de se poser la question : où ai-je envie de vivre ?


A Paris, les locations restent chères (même quand on habite à deux franchement). On peut choisir la liberté et se dire : je prends cette location pour 1 an et advienne que pourra. On peut aussi se dire : ok j'achète en grande couronne pour capitaliser et avoir un bien à moi. Mais c'est aussi faire le choix de se farcir les transports en commun franciliens qui ne sont vraiment pas à la hauteur des besoins. Pendant des années, j'ai opté pour l'achat en grande couronne, et au moment de revendre je me suis dit : non, je ne veux pas de cette vie à mille à l'heure. Je veux autre chose et ce n'est pas en Ile-de-France que je vais l'avoir.





Où aller vivre quand on veut quitter Paris ?


Il existe de nombreuses villes à une heure en TGV et même à deux heures de Paris. Qu'il s'agisse d'Angers, de Reims ou encore de Bordeaux, de nombreuses villes sont accueillantes pour qui veut plus d'espace et un meilleur équilibre vie pro/vie perso. Fini les transports en commun de l'enfer, bonjour au TGV. Il faut cependant bien prévoir son budget car ce choix a un coût. Les abonnements TGV ne sont pas donnés, mais sachez que votre entreprise peut payer la moitié. Je pose ça là.


On parlait d'exode après le confinement. Certains disaient qu'il n'avait pas eu lieu. Pourtant, de nombreuses personnes ont déménagé, soit en changeant seulement de département (le fameux saut de puce), soit en changeant carrément de région. Mais ce n'est pas parce que l'on dort à Bordeaux, Angers ou Reims, qu'on ne peut pas travailler à Paris. L'adoption massive du télétravail permet de se rendre au bureau un peu moins souvent et d'être tout aussi productif à la maison. Travailler dans le TGV, c'est même plutôt cool. Au lieu d'être debout, les uns contre les autres, vous avez votre siège et vous pouvez vous reposer, checker vos mails, lire un livre, mater une série : bref, vous la couler douce.


C'est pour cette raison que j'ai fait le choix de quitter Paris. Je n'y voyais pas d'avenir d'un point de vue patrimonial, mais j'en voyais un d'un point de vue professionnel. Il faut voir l'immobilier comme un placement sur le long terme, on reste généralement 7 ans dans le bien qu'on achète et selon les prix (et les taxes), il faut parfois plus de 15 ans pour amortir son placement (autant dire qu'à Paris ou en proche banlieue on est plutôt dans cette tranche-là. Je ne connais pas la moyenne pour une location, en revanche, je sais que le montant d'un loyer parisien correspond à ma mensualité actuelle... à deux heures de Paris.



Pourquoi tout le monde quitte Paris ?


Tout le monde ne quitte pas Paris, mais de nombreux ménages sont en quête de verdure, d'espace. Les récents classements des villes vertes aident à trouver un meilleur rapport à la nature. Il faut néanmoins faire attention (lorsque l'on est parent) à bien choisir en fonction de la carte scolaire. Pensez également à la desserte en transports pour vous faciliter la vie (on ne déménage pas pour se la compliquer davantage), aux hôpitaux et autres infrastructures essentielles.


La pollution est un motif de départ, celle du métro, celle de la rue. L'ambiance aussi. On l'a vu avec la grève des éboueurs, avec les émeutes, les gilets jaunes, etc. On peut soutenir certaines causes, précitées, ou comprendre la colère. Mais on peut aussi en avoir assez de ce rythme. La capitale peut vous vider de votre âme. On vit à 100 à l'heure, on court partout, on se heurte, on craque. J'ai vu des gens foncer sur un homme de 90 ans, comme s'il n'était pas là, juste pour attraper un train. Je vois des gens ne pas laisser leurs places assises à des femmes enceintes. Bref, j'assiste à des incivilités en pagaille. N'allez pas croire que l'herbe est plus verte ailleurs : on a eu des émeutes partout en France (la colère n'a pas de limites géographiques) et des cons, malheureusement, il y en a partout.


Et puis, un des vrais motifs de départ : les prix immobiliers. Qui a les moyens de s'acheter un appart à Paris (sans avoir eu un héritage, un certain niveau de revenus ou l'aide des parents : ce qui n'a rien de mal) ou d'avoir un toit un peu décent en location quand il vit seul par exemple ? Même si les prix immobiliers ont diminué depuis 2 ans, ils restent loin du pouvoir d'achat de la plupart des gens. Bien sûr acheter ailleurs, avec son pouvoir d'achat parisien, c'est reporter le problème. De plus en plus de ménages sont poussés vers la sortie ou la périphérie des villes en raison des prix. (Et on voit bien que le secteur est en crise et ce, malgré les alertes des professionnels de l'immobilier et les associations de lutte contre le mal logement).


Toutefois, je pense qu'il y a une vraie opportunité de revoir notre rapport aux transports, et à l'éloignement (et plus largement au temps). Passer deux heures dans un train pour aller au boulot, ce n'est pas du temps perdu (et ces travailleurs ont un nom : les navetteurs). Passer une heure dans un RER compacté contre d'autres personnes : c'est juste insupportable. Cela ne devrait pas exister et pourtant : ça existe et on le supporte.


C'est parfois quand on a un problème de famille ou de santé, ce qui m'est arrivé avec l'endométriose, qu'on se rend compte de tout ça. Parfois on se dit : mais non ce n'est pas possible. Je ne peux pas aller vivre aussi loin. Mais en fait, si. Tout est possible. Une amie a tout quitté pour Marseille. Et c'est une des meilleures décisions de sa vie. Je vois ça comme une autre façon de vivre. Pour avoir une meilleure vie, en tous les cas s'en rapprocher est le but.






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