Le logement, un besoin essentiel et une valeur refuge en période de crise
- Marion Marten-Pérolin
- 2 déc. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 avr. 2021
Alors que la crise du coronavirus touche tous les secteurs, certains se portant très bien et voyant leurs ventes progresser rapidement, d'autres subissant de plein fouet l'arrêt brutal de leur activité.

Se réinventer dans la crise
Certains ont du se réinventer afin de répondre aux besoins et aux nouvelles habitudes de consommation nés dans le confinement. Pour préparer le monde d'après. Tout ce que nous connaissions est chamboulé.
Notre rapport au temps à changé. Les choses auxquelles nous donnions de la valeur ne sont plus les mêmes, les habitudes de consommation que nous avions ont été là aussi fortement modifiées.
Un nouveau système de valeurs
Dans un climat de peur sanitaire, de morosité économique, et de poussée de l'obscurantisme, tout est bouleversé dans notre système de valeurs. Il aurait été impensable de passer 1 semaine entière dans son logement sans avoir une bonne raison (une jambe dans le plâtre par exemple) avant la crise du Covid-19.
Le boom du télétravail
Pourtant, cette année, sur 12 mois, nous sommes nombreux à avoir télétravaillé pendant près de 4 mois et en ne retournant au bureau que sur un rythme alterné de 2 à 3 jours par semaine pour ceux dont les fonctions le permettent. Une modification profonde des us et coutumes de l'entreprise qui s'invite à la maison. Une maison ou un appartement qui n'est pas toujours adapté à ce choc.
De nombreux salariés ont eu à s'équiper pour télétravailler dans les meilleures conditions se rendant souvent compte qu'ils devaient pousser les murs et que ce logement dans lequel ils se trouvent enfermés n'est pas adapté à ces nouveautés, sur le court terme tout du moins.
Du neuf dans les recherches de logements
De nouvelles envies sont nées de ce constat : mon logement est trop petit, je me sens à l'étroit, j'ai envie d'un jardin, d'un balcon pour que la vie soit plus douce. Le monde d'après se prépare.
Les recherches immobilières se sont orientées très vite sur des logements avec un extérieur, de l'espace et une meilleure luminosité. L'éloignement avec le travail ne semble, pour certains plus un sujet. Les demandes pour des maisons ont bondi, pour des résidences principales ou des résidences secondaires. Signe que même en temps de crise : on s'adapte. Si une chose ne convient plus, il suffirait seulement d'en changer, pas si simple quand il s'agit d'un logement.
Des ombres au tableau
Il y a en effet quelques ombres au tableau : des ombres sur le front de l'emploi et des incertitudes économiques, des ombres sur le front des financements, des ombres qui pèsent sur la confiance justement.
Mais être bien chez soi, n'a jamais été aussi essentiel. Le logement, qui n'est plus un dortoir mais un véritable lieu de vie transformé en bureau, un espace de coworking avec son conjoint et ses enfants, un lieu qu'il faut investir et adapter. Travailler sur la table de la cuisine ou depuis son lit, portant un casque pour ne pas déranger... Autant de situations, parfois drôles qui, sur le long terme peuvent agacer et créer des situations vraiment moins drôles au sein du foyer.
Le besoin fondamental de se loger
Plus que jamais, les particuliers ont des projets, des envies et voient dans la pierre une valeur refuge. Avoir un logement est un investissement de vie. Un besoin fondamental. Dans lequel, on espère se sentir bien toute sa vie, ou une partie. Impossible de s'évader de ses 4 murs pendant le confinement. Claquemurés, les particuliers ont senti les limites des usages du monde d'avant et le manque de certaines choses.
Un tableau alarmiste, les refus de prêt sont en hausse suite à des mesures prises par le HCSF (Haut conseil de stabilité financière) avant la crise qui reviennent sur le taux d'endettement, sur la durée de l'emprunt et restreignent donc l'accès au crédit à des profils modestes (ayant peu d'apport, dépassant 33% d'endettement, empruntant sur des durées parfois supérieures à 25 ans). Primo-accédants et investisseurs trinquent. Les locataires eux aussi, ne sont pas épargnés. Certains rencontrent des difficultés à payer leur loyer, quand certains propriétaires demandent un report de mensualité ou une modulation. Ce qui pourrait avoir de lourdes conséquences.
Des prix qui accélèrent moins vite
Du côté des prix, ça se maintient, même si des baisses sont observées ça et là dans des zones où la demande est moins soutenue qu'ailleurs. Toutefois, la hausse dans les grandes villes s'essouffle. Les sommets semblent être atteints, notamment à Paris. Mais les surprises, bonnes ou mauvaises, ne sont pas rares.
Optimisme ou pessimisme ?
Comment les marchés vont-ils s'adapter à tous ces renversements anthropologiques pour rebondir ? On peut tenter l'optimisme : les Français auront toujours besoin de se loger. Un besoin primaire qui peut être source de plaisir. Reste à adopter la bonne stratégie pour ce placement et à en avoir les moyens... La construction de logements est à la traîne, avec une chute historique du nombre de permis de construire, ce qui ne devrait pas rééquilibrer l'offre et la demande dans l'ancien. Wait and see.